En juillet 2020, Microsoft était la deuxième entreprise après Apple à dépasser les 1 500 milliards de valorisation, 1 546 milliards précisément. Rien que ça ! 10 ans plus tôt du temps de son ancien CEO Steve Ballmer, sa valorisation était estimée à (seulement ?) 215 milliards et Microsoft tentait tant bien que mal de suivre le rythme des transformations numériques en se lançant sans grand succès sur le marché du smartphone et celui des logiciels SaaS.
À travers un cas d’école de transformation d’entreprise, ce qui est intéressant c’est de voir comment son nouveau CEO Satya Nadella est parvenu à changer la culture d’une entreprise de 130.000 collaborateurs, mais aussi et surtout quels enseignements les leaders de chaque entreprise peuvent en tirer à leur échelle.
Quand il prend la tête de Microsoft en 2014, le constat que fait Satya Nadella est celui d’une entreprise d’ingénieurs dispersée, avec une culture interne de la compétition, et renfermée sur elle-même…
Et pour cause, voilà quelques exemples des coutumes observées au sein des équipes :
Globalement, les collaborateurs de Microsoft fonctionnaient de façon individualiste avec peu de synergies internes et une certaine aversion au risque.
En quelques mois de travail, voici le nouvel état d’esprit de Microsoft, résumé en une liste de 3 lignes directrices dressées par Satya Nadella :
Ce changement d’état d’esprit incarné par le leader de Microsoft repose sur une théorie socle de Carole S. Dweck qui oppose le fixed mindset (= esprit fixe) au growth mindset (= esprit d’apprentissage). Pour caricaturer, ce changement radical tient à l’origine au fait que Steve Ballmer croyait au Fixed Mindset, tandis que Satya Nadella croyait au Growth Mindset.
Faites le test : Êtes vous plutôt Fixed ou Growth Mindset ?
Reste à voir comment concrètement, Satya Nadella a réussi à mener ce changement de culture pour ensuite la pérenniser.
Le facteur culturel est le cœur de la transformation d’une entreprise. Chez Microsoft, la théorie du Growth Mindset a permis de traduire les valeurs portées par Nadella : reconnaissance du potentiel de chacun et des efforts d’amélioration continue.
La transformation culturelle de Microsoft en tant que telle est ensuite passée par 3 étapes clés pour accompagner le changement :
Quelques mois après sa prise de poste, le CEO de Microsoft a frôlé la catastrophe lors d’une prise de parole en public, sur le sujet plus que polémique de l’égalité hommes-femmes. Regardons pourquoi finalement il s’est montré exemplaire dans l’incarnation des valeurs de l’entreprise, et est sorti de cet événement en ayant renforcé son leadership.
Le contexte : En octobre 2014, Satya Nadella participe à une convention qui promeut les femmes dans la tech (Grace Hopper Celebration of Women in Computing in Arizona). Maria Klawe, membre du board de Microsoft, lui demande un conseil pour les femmes qui ne sont pas à l’aise pour demander une augmentation.
Et là, c’est le drame ! Satya Nadella répond : “Le problème n’est pas tellement de demander l’augmentation, vous devez avoir confiance dans la capacité du système à vous donner le bon salaire”. La polémique est lancée sur les réseaux sociaux. Il lui est reproché d’être passif sur le sujet des inégalités hommes-femmes.
La réaction de Nadella : un mail envoyé le jour même à l’ensemble des collaborateurs de Microsoft.
Ce qu’on en retient : Plus que la situation initiale, c’est la réaction de Satya Nadella qui a fait de lui un leader qui incarne ses principes culturels :
Si l’incarnation des principes culturels dans le leadership du CEO est une bonne première étape pour ancrer la nouvelle culture de Microsoft, quand on est à la tête d’une entreprise, ça ne suffit pas. Il faut également mettre à disposition des équipes les bons leviers opérationnels permettant de faire vivre ces principes au quotidien dans chaque équipe.
La priorité pour Microsoft était de définir les bons critères de performance, c’est-à-dire ceux qui traduiraient les valeurs de l’entreprise. Et cela commençait par la transformation du système d’évaluation des collaborateurs pour un nouveau socle basé sur l’impact :
Nous avons analysé les changements faisant suite à cette nouvelle grille de lecture élaborée par Satya Nadella et l’équipe dirigeante de Microsoft :
Afin d’anticiper et adresser d’éventuelles résistances et rester au plus proche des équipes, Microsoft crée en parallèle une “commission culture” pilotée par la Chief People Officer Kathleen Hogan. Le sondage annuel est alors remplacé par des consultations hebdomadaires sur des sujets précis et avec des questions simples qui orientent l’ordre du jour. Voici par exemples quelques sujets sur lesquels est intervenue la commission culture de Microsoft :
Piloter le changement d’une entreprise ne se fait pas sans impliquer les collaborateurs dans le processus. Cela permet de sonder en continu les équipes pour lever les freins au changement et s’assurer que les collaborateurs adhèrent au projet de transformation.
Pour changer l’organisation à tous les niveaux hiérarchiques, un nouveau modèle managérial prend forme après une large consultation des collaborateurs de Microsoft.
Ce modèle place les managers au coeur de la culture d’entreprise, sa pérennité tenant avant tout au capital humain :
La conduite du changement de culture à l’échelle d’une entreprise aussi établie que Microsoft était un défi de grande envergure. Si vos contextes ne sont pas totalement identiques à celui qu’a connu Nadella à son arrivée, certaines des pratiques adoptées pour faire accepter le changement pourront vous servir, et parmi elles :
En juillet 2020, Microsoft était la deuxième entreprise après Apple à dépasser les 1 500 milliards de valorisation, 1 546 milliards précisément. Rien que ça ! 10 ans plus tôt du temps de son ancien CEO Steve Ballmer, sa valorisation était estimée à (seulement ?) 215 milliards et Microsoft tentait tant bien que mal de suivre le rythme des transformations numériques en se lançant sans grand succès sur le marché du smartphone et celui des logiciels SaaS.
À travers un cas d’école de transformation d’entreprise, ce qui est intéressant c’est de voir comment son nouveau CEO Satya Nadella est parvenu à changer la culture d’une entreprise de 130.000 collaborateurs, mais aussi et surtout quels enseignements les leaders de chaque entreprise peuvent en tirer à leur échelle.
Quand il prend la tête de Microsoft en 2014, le constat que fait Satya Nadella est celui d’une entreprise d’ingénieurs dispersée, avec une culture interne de la compétition, et renfermée sur elle-même…
Et pour cause, voilà quelques exemples des coutumes observées au sein des équipes :
Globalement, les collaborateurs de Microsoft fonctionnaient de façon individualiste avec peu de synergies internes et une certaine aversion au risque.
En quelques mois de travail, voici le nouvel état d’esprit de Microsoft, résumé en une liste de 3 lignes directrices dressées par Satya Nadella :
Ce changement d’état d’esprit incarné par le leader de Microsoft repose sur une théorie socle de Carole S. Dweck qui oppose le fixed mindset (= esprit fixe) au growth mindset (= esprit d’apprentissage). Pour caricaturer, ce changement radical tient à l’origine au fait que Steve Ballmer croyait au Fixed Mindset, tandis que Satya Nadella croyait au Growth Mindset.
Faites le test : Êtes vous plutôt Fixed ou Growth Mindset ?
Reste à voir comment concrètement, Satya Nadella a réussi à mener ce changement de culture pour ensuite la pérenniser.
Le facteur culturel est le cœur de la transformation d’une entreprise. Chez Microsoft, la théorie du Growth Mindset a permis de traduire les valeurs portées par Nadella : reconnaissance du potentiel de chacun et des efforts d’amélioration continue.
La transformation culturelle de Microsoft en tant que telle est ensuite passée par 3 étapes clés pour accompagner le changement :
Quelques mois après sa prise de poste, le CEO de Microsoft a frôlé la catastrophe lors d’une prise de parole en public, sur le sujet plus que polémique de l’égalité hommes-femmes. Regardons pourquoi finalement il s’est montré exemplaire dans l’incarnation des valeurs de l’entreprise, et est sorti de cet événement en ayant renforcé son leadership.
Le contexte : En octobre 2014, Satya Nadella participe à une convention qui promeut les femmes dans la tech (Grace Hopper Celebration of Women in Computing in Arizona). Maria Klawe, membre du board de Microsoft, lui demande un conseil pour les femmes qui ne sont pas à l’aise pour demander une augmentation.
Et là, c’est le drame ! Satya Nadella répond : “Le problème n’est pas tellement de demander l’augmentation, vous devez avoir confiance dans la capacité du système à vous donner le bon salaire”. La polémique est lancée sur les réseaux sociaux. Il lui est reproché d’être passif sur le sujet des inégalités hommes-femmes.
La réaction de Nadella : un mail envoyé le jour même à l’ensemble des collaborateurs de Microsoft.
Ce qu’on en retient : Plus que la situation initiale, c’est la réaction de Satya Nadella qui a fait de lui un leader qui incarne ses principes culturels :
Si l’incarnation des principes culturels dans le leadership du CEO est une bonne première étape pour ancrer la nouvelle culture de Microsoft, quand on est à la tête d’une entreprise, ça ne suffit pas. Il faut également mettre à disposition des équipes les bons leviers opérationnels permettant de faire vivre ces principes au quotidien dans chaque équipe.
La priorité pour Microsoft était de définir les bons critères de performance, c’est-à-dire ceux qui traduiraient les valeurs de l’entreprise. Et cela commençait par la transformation du système d’évaluation des collaborateurs pour un nouveau socle basé sur l’impact :
Nous avons analysé les changements faisant suite à cette nouvelle grille de lecture élaborée par Satya Nadella et l’équipe dirigeante de Microsoft :
Afin d’anticiper et adresser d’éventuelles résistances et rester au plus proche des équipes, Microsoft crée en parallèle une “commission culture” pilotée par la Chief People Officer Kathleen Hogan. Le sondage annuel est alors remplacé par des consultations hebdomadaires sur des sujets précis et avec des questions simples qui orientent l’ordre du jour. Voici par exemples quelques sujets sur lesquels est intervenue la commission culture de Microsoft :
Piloter le changement d’une entreprise ne se fait pas sans impliquer les collaborateurs dans le processus. Cela permet de sonder en continu les équipes pour lever les freins au changement et s’assurer que les collaborateurs adhèrent au projet de transformation.
Pour changer l’organisation à tous les niveaux hiérarchiques, un nouveau modèle managérial prend forme après une large consultation des collaborateurs de Microsoft.
Ce modèle place les managers au coeur de la culture d’entreprise, sa pérennité tenant avant tout au capital humain :
La conduite du changement de culture à l’échelle d’une entreprise aussi établie que Microsoft était un défi de grande envergure. Si vos contextes ne sont pas totalement identiques à celui qu’a connu Nadella à son arrivée, certaines des pratiques adoptées pour faire accepter le changement pourront vous servir, et parmi elles :